mardi, décembre 2, 2025
AccueilActualitésaprès la résolution 2797… du “conflit entre deux parties” aux “parties impliquées”,...

après la résolution 2797… du “conflit entre deux parties” aux “parties impliquées”, et le Polisario devenu problème interne pour l’Algérie

La courte séquence vidéo montrant Ahmed Attaf, ministre d’État algérien aux Affaires étrangères, lors du sommet du G20 à Johannesburg, suffit à comprendre que quelque chose de majeur se joue en coulisses. L’homme, s’approchant du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, apparaissait tendu, contrarié, gesticulant comme pour protester ou blâmer. Ce n’était pas un simple moment diplomatique passager. Aujourd’hui, avec la publication officielle de la résolution 2797, il est clair que l’inquiétude algérienne n’était pas infondée.

Un mois d’attente… pourquoi ?

Le retard de publication de la résolution pendant près d’un mois est inhabituel dans un conflit qui repose sur une précision procédurale stricte. Ce délai reflète les tentatives de “tempérer” certaines expressions et de retarder la formulation finale. Pourtant, le site officiel de l’ONU a tranché :
l’autonomie est la base du processus politique, et les parties concernées ne se limitent pas à deux acteurs.

Du “conflit entre deux parties” aux “parties impliquées” : un changement de lexique, un tournant politique

La décision la plus significative dans le texte arabe réside dans l’absence des expressions “les deux parties” ou “les parties du conflit”. À la place, le mot “les parties” apparaît 13 fois, élargissant clairement le cercle des participants :

  • Maroc

  • Polisario

  • Algérie

  • Mauritanie

Ce changement annule pratiquement le récit algérien traditionnel et transforme l’Algérie en partie officielle du conflit.

La médiation algérienne… une initiative sans fondement

Quelques jours avant la publication, Attaf annonçait, lors d’une conférence de presse le 18 novembre, que l’Algérie était prête à “médiatiser entre les deux parties”. Une initiative présentée comme un devoir régional et international. Mais Rabat l’a immédiatement ignorée. La résolution 2797 le confirme : une partie du conflit ne peut être médiatrice.

Du dossier international à une question interne algérienne ?

Lorsque le pays qui abrite, finance et protège diplomatiquement le leadership du Polisario devient partie officielle du conflit, la dynamique change.

L’application de l’autonomie réelle, comme indiqué dans la résolution, renforce ce tournant : seuls les habitants socialement et historiquement liés aux provinces du Sud, selon le recensement espagnol de 1974, sont concernés. Les résidents de Tindouf venant d’Algérie, de Mauritanie ou du Mali sont automatiquement exclus, malgré les liens tribaux.

Les questions deviennent urgentes :

  • Quel sera leur sort ?

  • Où se tourneront-ils ?

  • Qui portera la responsabilité de leur situation ?

La réponse pointe vers l’Algérie.

La prochaine étape : retirer le dossier de la Quatrième Commission

Pour la première fois, Rabat semble préparer un nouveau parcours stratégique : retirer le dossier du Sahara de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale, chargée des territoires non autonomes.

La résolution 2797 offre un levier supplémentaire, soulignant le soutien à l’autonomie depuis 2007. Sur le plan procédural, c’est plus simple que le Conseil de sécurité : il suffit de 97 votes. Et Rabat a déjà commencé à élargir son soutien au sein de l’ONU, comme l’ont montré les rencontres de Nasser Bourita à New York en septembre dernier.

Discours du roi : consolider une nouvelle réalité

Le discours du roi Mohammed VI, juste après la publication de la résolution, officialise la nouvelle équation :

  • Les deux tiers des pays de l’ONU considèrent l’autonomie comme le cadre unique de résolution.

  • Les grandes puissances économiques reconnaissent la souveraineté économique du Maroc sur les provinces du Sud et encouragent l’investissement.

Polisario : un problème purement algérien

Si le processus continue, le Polisario ne restera plus un “partenaire” face au Maroc, mais deviendra un dossier interne algérien, similaire à d’autres mouvements séparatistes dans les pays qui les hébergent.

Les États-Unis, principaux soutiens de l’autonomie, considèrent désormais officiellement l’Algérie comme partie au conflit, ce qui est confirmé par les visites et déclarations de responsables américains.

Conclusion : une nouvelle phase, de nouvelles règles

La résolution 2797 n’est pas qu’un numéro de Conseil de sécurité.
C’est un point de bascule, un début de réécriture complète du conflit :

  • Algérie partie officielle

  • Polisario en position fragile

  • Maroc diplomatiquement fort

  • Autonomie comme référence unique pour tout règlement futur

Un temps où le langage change, et avec lui, la carte politique.

Articles connexes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Les plus lus

Recent Comments