mardi, décembre 2, 2025
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«Ministre de l’Intérieur Laftit : « Celui qui a pris un dirham ou une terre qu’il la rende, sinon nous finirons par toucher à la caisse »»


Laftit et le mérite non perdu : vers une reddition de comptes sur les affaires territoriales et communales

Les déclarations du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, adressées aux élus et à ceux qui se sont accaparés des terres des collectivités territoriales, constituent un moment charnière dans la relation entre l’État et le territoire local.

Lorsqu’il a déclaré : « Celui qui a pris de l’argent ou des terres doit les rendre… sinon nous irons jusqu’au bout », il ne s’adressait pas uniquement à un individu précis, mais à un « système » entier de relations informelles qui ont perduré pendant des décennies au sein de l’administration territoriale.

Mais que signifie réellement ce discours sur le terrain ? Existe-t-il des preuves claires que l’État se prépare à creuser dans ce que l’on pourrait appeler « un demi-siècle » de pratiques ? Et quelles sont les limites de ce « creusement » ?

1. Les faits et fuites ayant motivé le discours

Un rapport séquentiel basé sur des sources médiatiques révèle que des dossiers relatifs à des transferts de terres collectives et à des pratiques illégales au sein des collectivités territoriales ne sont plus seulement locaux ou individuels, mais revêtent une dimension institutionnelle.

Exemples :

  • Des enquêtes ont été révélées dans plusieurs communes des régions Casablanca–Settat et Fès–Meknès, concernant des transferts de terres collectives à bas prix pour le développement immobilier, en présence de présidents de communes ou de conseillers loyaux.

  • Des fuites provenant des tribunaux régionaux pour l’inspection financière et administrative ont montré l’existence de « circuits suspects » au sein des conseils communaux pour distribuer des aides et subventions via des associations fictives ou par délégations individuelles, ce qui indique que la corruption ne se limite pas aux terres, mais touche aussi les finances publiques.

Cas spécifiques :

  • Par exemple, la commune de « Mghougha » à Tanger, où le vice-président de la commune fait l’objet d’une enquête pour « documents falsifiés » concernant des terres collectives, notamment des forêts, transférées en propriétés privées.

Avertissement officiel du ministère :

  • Une note a été émise pour organiser la construction sur les terres collectives, indiquant que l’administration est consciente du vide législatif/exécutif exploité pendant des années.

Ces données constituent un contexte logique pour la déclaration du ministre : il ne s’agit pas simplement d’un discours préventif, mais d’une réponse à un ensemble de phénomènes accumulés.

2. Que signifie « un demi-siècle de corruption » ?

Le discours ministériel suggère que ce qui se passe aujourd’hui n’est pas nouveau, mais résulte d’accumulations sur plusieurs décennies.

Mais cela signifie-t-il que l’État va commencer un « audit historique » couvrant la période post-indépendance jusqu’à aujourd’hui ? Plusieurs indices :

  • Les pratiques de vente ou de transfert de terres collectives ou coutumières — qui ont longtemps suscité des plaintes de la société civile — remontent à plusieurs années. Par exemple, le dossier « Soullalia » (terres coutumières collectives) avait déjà été poursuivi par le ministère concerné en 2021.

  • La nouvelle note sur la gestion de la construction sur les terres collectives reflète la volonté de restaurer la base légale laissée par des contrats précédents insuffisamment encadrés.

Cela signifie que l’échelle temporelle du phénomène s’évalue en décennies.

Cependant, il n’existe pas encore d’annonce officielle indiquant que l’enquête couvrira toutes les transactions depuis 1956 ou tous les contrats passés sans exception. Par conséquent, la transformation n’est pas comprise comme un « balayage historique complet » de toutes les activités depuis l’indépendance, mais plutôt comme une concentration sur ce qui est « récupérable » aujourd’hui et juridiquement exécutoire.

3. Que cherche à accomplir l’État ? Quelles sont les limites ?

D’après l’analyse des données, l’État semble viser :

  • Récupération des biens des collectivités territoriales gérés illégalement : terres transférées de manière illégale ou sans application de la loi.

  • Contrôle du parcours administratif et juridique : diffusion de circulaires, mise à jour des registres, fermeture des failles légales, réenregistrement des propriétés, modification des procédures de délégation.

  • Responsabilisation des élus, responsables et intermédiaires : par renvoi des dossiers à la justice, comme ~30 dossiers déjà transmis au parquet.

Mais il existe des limites claires :

  • Certaines affaires sont encore « en enquête » ou seulement révélées initialement, ce qui signifie que la transparence complète n’est pas encore possible.

  • Certains transferts peuvent relever des droits légaux de l’État ou comporter des complications juridiques nécessitant des années pour être réglées, réduisant ainsi la possibilité d’une « purge » immédiate de toutes les transactions.

  • Les rumeurs concernant les débuts post-indépendance nécessitent des données archivistiques et une volonté légale pour revoir les anciens contrats — une tâche monumentale.

Tableau organisé des dossiers déclarés concernant le transfert de terres collectives ou coutumières au Maroc
# Commune / Lieu Sujet Date de publication Lien Remarques importantes
1 Commune Aït Hammou – Rehamna Transfert de terres coutumières « Rkibat » Février 2025 Anfaspress ~ 8 ha, contrat de location symbolique
2 Plusieurs régions (national) Dossier sur le pillage des terres des communes Novembre 2025 Aljarida 24 Titre analytique – régions/terres non précisées
3 Commune de Casablanca Transfert de biens collectifs en débat Février 2025 Al-Sahra Al-Maghribia En discussion au sein du conseil communal
4 Régions de Kénitra et Tétouan Enquêtes sur présidents de communes pour transferts douteux Juillet 2024 Sabah Agadir Six présidents de communes impliqués
5 Cercle Ouatat El Haj – Boulemane Terres coutumières sujettes à corruption et pots-de-vin Novembre 2024 Intelligencia Plusieurs dizaines de milliers d’hectares concernées
6 Plusieurs régions – Biens collectifs Enquête large de l’Inspection générale de l’administration territoriale sur le transfert de terres Juillet 2025 Al-Khaleej Al-Arabi Participation de commissions mixtes et services centraux
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