mardi, décembre 2, 2025
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« L’opposition islamique » : le retard dans l’application du choix démocratique pousse les jeunes à manifester

Au cœur des récentes protestations de la jeunesse, des voix diverses se sont fait entendre, reflétant un profond mécontentement face à la situation politique, économique et sociale au Maroc. Le Parti de la justice et du développement (PJD), représentant l’opposition islamique, n’a pas tardé à proposer une lecture analytique de ces mouvements populaires, affirmant que la crise actuelle n’est pas née du hasard, mais résulte de l’accumulation de dysfonctionnements politiques, sociaux et économiques.

Selon un communiqué de son secrétariat général, le parti considère que les mesures gouvernementales successives ont ciblé en particulier les catégories fragiles et défavorisées, accompagnées de conflits d’intérêts, d’abus de pouvoir et d’un retour à la logique du contrôle sous ses dimensions économiques, politiques et médiatiques, sans oublier une hésitation manifeste dans la mise en œuvre du choix démocratique.

Cette combinaison, selon le parti, a engendré un sentiment d’injustice et de frustration chez le citoyen ordinaire, notamment chez les jeunes, les poussant à exprimer leur colère dans la rue.

Dysfonctionnements structurels : de l’éducation à la santé en passant par la protection sociale

Le communiqué ne se limite pas à des critiques générales ; il met en lumière des dysfonctionnements concrets dans la gestion de l’État : l’échec de la réforme des systèmes éducatif et sanitaire, l’affaiblissement de l’hôpital public, la privation de nombreux citoyens de la couverture médicale et du soutien aux veuves, ainsi que la réduction du pouvoir d’achat. S’y ajoutent des avantages fiscaux et douaniers accordés à des personnes ayant des liens familiaux ou politiques, traduisant une régression de l’équité dans la distribution des ressources publiques.

Cette situation soulève une question centrale : comment la confiance des citoyens dans l’État peut-elle être restaurée si les décisions économiques et sociales semblent dictées par des intérêts particuliers ? Et comment la jeunesse peut-elle participer à la vie publique si elle sent que ses voix et ses aspirations sont marginalisées ?

Médias et rôle crucial des instances de régulation

Après la vague de protestations, le gouvernement a cherché à montrer son action via les médias, en exposant ses ministres sur différentes chaînes télévisées. Cependant, le PJD a qualifié cette démarche de précipitée et inefficace, excluant le rôle de l’opposition, appelant la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle à intervenir pour garantir la pluralité et un accès équitable et équilibré pour toutes les parties politiques, syndicales et civiles.

Une question essentielle se pose : les médias doivent-ils être de simples instruments de communication officielle, ou doivent-ils constituer un véritable espace de débat démocratique, de responsabilisation et de contrôle citoyen ?

Appel à la vigilance et à l’action locale

Le parti n’a pas seulement critiqué ; il a appelé ses instances à surveiller la mise en œuvre des programmes de développement local et à évaluer leur efficacité, afin de garantir que ces programmes contribuent à la justice sociale et à la réduction des disparités régionales. L’accent sur la création d’emplois pour la jeunesse, le développement de l’éducation et de la santé, ainsi que la répartition équilibrée des grands projets, constitue selon le parti la clé pour un développement réel et une stabilité sociale durable.

Le retard dans l’application de la démocratie : le cœur de la crise

Le PJD souligne que la situation actuelle résulte directement de l’hésitation dans l’application du choix démocratique, qui a engendré des institutions représentatives faibles, incapables d’assumer pleinement leurs rôles dans l’encadrement, la communication et la réponse proactive aux contestations citoyennes.

Cela amène une question cruciale : les élections seules suffisent-elles à instaurer légitimité et crédibilité, ou est-il nécessaire de reconstruire des institutions solides et efficaces capables d’absorber les revendications et attentes des citoyens ?

Vers des institutions fortes et transparentes

En conclusion, le parti estime que relever les défis politiques, sociaux et économiques exige une véritable réhabilitation du choix démocratique, à travers des élections libres, transparentes et équitables, permettant l’émergence d’institutions fortes et crédibles, capables de :

  • Maintenir un dialogue continu avec les citoyens et répondre à leurs contestations.

  • Mettre en place des programmes de développement équilibrés assurant justice sociale et équité territoriale.

  • Garantir une répartition équitable des grands projets et programmes sociaux sur l’ensemble du territoire national.

Questions pour réflexion

  • Les institutions actuelles peuvent-elles réellement devenir des instruments de justice sociale et territoriale ?

  • Comment la jeunesse peut-elle participer activement à la prise de décisions et à leur mise en œuvre, loin de la logique de favoritisme et de contrôle ?

  • Quel rôle peuvent jouer les médias et la société civile pour garantir transparence et responsabilité ?

Conclusion

Ce que révèle cette crise n’est pas seulement un échec institutionnel, mais un reflet tangible des défis auxquels est confronté le choix démocratique au Maroc. La lecture du PJD appelle à la vigilance et à l’engagement constant, en mettant l’accent sur la construction d’institutions solides et transparentes, capables de protéger les droits, d’assurer la justice sociale et de répondre aux aspirations de la jeunesse, garantissant ainsi la stabilité et le développement de la société dans son ensemble.

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