mardi, décembre 2, 2025
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Quand le parti au pouvoir se tait et que le gouvernement ferme ses portes… la Génération Z frappe au mur

Au Maroc aujourd’hui, le droit d’accès à l’information semble être devenu un privilège sous le gouvernement d’Aziz Akhannouch, où les téléphones demeurent fermés, les questions sont filtrées et certains médias privilégiés au détriment d’autres.

La journaliste Sanaa Rahimi a mis le doigt sur la plaie en déclarant sur la deuxième chaîne (2M) que les ministres « ne répondent pas », et que les services de communication préfèrent les échappatoires administratives à la clarté politique exigée, surtout dans les moments de tension.

Cette attitude n’est pas un simple épisode isolé, mais bien une pratique durable, qui perdure depuis quatre ans et vide les institutions de leur réactivité. Le devoir de communication s’est transformé en rituel protocolaire, dépourvu de toute fonction démocratique essentielle.

La véritable crise réside ici : une philosophie sélective de la parole publique, où le gouvernement s’exprime quand il le souhaite et à qui il le souhaite — et non quand il le doit — en ignorant l’obligation de respect envers le quatrième pouvoir.

Un accès sélectif et un contrôle de l’information

Cela se manifeste clairement lors des conférences de presse hebdomadaires du porte-parole du gouvernement, qui ont dérivé d’un espace de transparence et de redevabilité vers une plateforme de gestion d’image.

Questions répétitives, visages choisis, exclusion des médias critiques : tout traduit une centralisation excessive de la décision communicationnelle, où le droit de poser une question devient un privilège révocable.

Comme de nombreux médias sérieux, Maroc Maintenant constate quotidiennement ce dysfonctionnement : retards chroniques dans les réponses, absence totale de réaction.
Le problème ne vient pas des outils, mais du manque de considération de la communication publique comme instrument de dialogue actif et non comme simple barrière protocolaire.

Un mouvement de jeunesse au bord de l’explosion

Lors de l’émission « Sada Al Hadath » sur Medi1 TV, le porte-parole Mustapha Baitas a révélé la faiblesse du dispositif communicationnel de l’État en échouant à répondre au cahier revendicatif du mouvement Génération Z, qui circulait déjà massivement sur les plateformes numériques depuis plus de vingt-quatre heures.
Plutôt que de traiter sérieusement ces revendications, il a choisi d’attaquer symboliquement le journaliste — un signe manifeste de l’absence d’une structure proactive capable d’anticiper et de répondre aux attentes légitimes de la population.

Comme l’a exprimé le podcasteur Hamza El Fadli, la Génération Z n’attend ni flatteries linguistiques ni slogans « romantiques », mais des indicateurs mesurables, un discours clair, pragmatique et transparent.
L’ignorer ne crée pas de trêve — cela creuse davantage le fossé entre le gouvernement et la société.

Le silence n’est pas la stabilité

La logique gouvernementale fondée sur des « listes blanches » et « listes grises » dans le traitement médiatique a progressivement fait perdre au pouvoir son atout le plus précieux : la confiance publique en période de crise.
La stabilité ne se construit pas par le silence, et le professionnalisme ne se mesure pas à la douceur d’un communiqué, mais à l’équité du média et à la dignité de la question.

Aujourd’hui, la balle est dans le camp du gouvernement : soit il reconstruit le pont de la confiance à travers une véritable transparence, des mécanismes mesurables et une réactivité concrète aux demandes citoyennes,
soit il laisse le mouvement des jeunes écrire seul son propre récit.
Et dans l’absence de réponse, l’espace public deviendra le témoin d’une explosion possible qui obligera le pouvoir à relire sa propre réalité.

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