Au moment où la jeunesse marocaine multiplie ses revendications pour un meilleur accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi et à la dignité sociale, Mohamed Mehdi Ben Saïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et membre de la direction collégiale du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a livré un message politique fort lors du deuxième congrès national de la jeunesse du parti, tenu à Bouznika.
La jeunesse : force de contestation ou énergie de transformation ?
Pour Ben Saïd, les « voix élevées » des jeunes ne doivent pas être perçues comme une menace mais comme un appel à la dignité et à la justice sociale. Il a insisté sur le fait que le PAM ne considère pas cette catégorie comme une simple énergie de protestation, mais comme une véritable force de construction et de changement.
Ce positionnement traduit une volonté de redéfinir le lien entre partis politiques et jeunes générations, à un moment où les réseaux sociaux sont devenus le principal espace d’expression du mécontentement et de la critique, loin des canaux partisans traditionnels.
La promesse d’une “politique noble”
Le ministre a affirmé que les congrès de partis ne doivent pas se réduire à des luttes internes pour les postes, mais devenir des espaces de débat sincère où les priorités des citoyens sont au cœur des discussions : éducation, santé, emploi et dignité. Selon lui, « l’esprit du congrès » doit incarner un engagement collectif pour redonner ses lettres de noblesse à la politique et défendre les intérêts d’une génération entière.
Mais une question reste ouverte : dans quelle mesure ce type de discours peut-il se traduire en politiques concrètes et tangibles pour la jeunesse ?
Entre paroles et réalité
Ben Saïd a reconnu que la situation actuelle est le fruit de décennies d’accumulation de politiques publiques, précisant que le gouvernement a lancé plusieurs projets qui nécessitent du temps pour en percevoir les résultats. Il a ajouté qu’une rupture a été opérée avec une ère où les politiques servaient principalement les entreprises, pour désormais cibler directement les citoyens.
Un constat qui soulève néanmoins plusieurs interrogations :
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Les jeunes ont-ils réellement le luxe d’attendre, alors que le chômage et la précarité persistent ?
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Est-il suffisant d’invoquer les erreurs du passé pour expliquer les limites actuelles ?
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Quels signes tangibles permettent aujourd’hui de croire que le changement est amorcé ?
Une lecture plus profonde : entre message et réalité politique
Le discours de Ben Saïd est porteur d’un espoir, celui de montrer un parti attentif aux revendications sociales plutôt qu’aux seuls calculs internes. Mais le défi est double :
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convaincre une jeunesse largement désabusée par la politique,
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et démontrer que l’« idéal de politique noble » peut dépasser le stade du slogan pour devenir une réalité concrète.
Conclusion
Les déclarations de Ben Saïd touchent une vérité indéniable : la jeunesse marocaine n’est plus une masse silencieuse, mais une force revendicative en quête de reconnaissance et de justice. Le véritable enjeu pour le gouvernement et le PAM reste cependant de savoir si cette énergie peut être intégrée dans une dynamique de changement réel.
Reste à savoir : ce discours ouvrira-t-il un nouveau chapitre pour regagner la confiance perdue, ou n’est-il qu’une tentative passagère d’apaiser une colère grandissante ?
📌 Source : Intervention de Mohamed Mehdi Ben Saïd lors de la séance d’ouverture du deuxième congrès national de la jeunesse du Parti Authenticité et Modernité – Bouznika, 26 septembre 2025.
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