jeudi, octobre 2, 2025
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Entre le Qatar et Gaza… Les parlements arabe et africain : un nouveau cri politique ou la répétition d’un vieux scénario ?

u Caire, le président du Parlement arabe, Mohamed Ben Ahmed Al-Yamahi, et le président du Parlement panafricain, Chief Charumbira, ont publié une déclaration conjointe après une réunion d’urgence. Celle-ci dénonce « l’agression flagrante » de l’entité d’occupation contre le Qatar et la poursuite du génocide contre le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie.

Le langage du communiqué est fort, condamnant, réclamant et exigeant. Mais la véritable question est la suivante : s’agit-il réellement d’une nouvelle position, ou simplement d’une reproduction d’un discours arabe et africain ancien qui n’a jamais été traduit en actes ?

Comparaison historique : des déclarations sans impact réel

Les précédents abondent :

  • Khartoum 1967 : les « trois non » (pas de paix, pas de négociation, pas de reconnaissance), restés lettre morte.

  • Sommet arabe de 2002 : initiative de paix conditionnée au retrait israélien complet, ignorée par Tel-Aviv.

  • Union africaine : un soutien constant à la cause palestinienne, mais sans mesures concrètes d’isolement diplomatique.

  • Parlement arabe : des dizaines de communiqués depuis la seconde Intifada, tous construits sur les mêmes formules de condamnation.

Le constat est clair : le communiqué actuel s’inscrit dans une tradition de rhétorique ferme mais sans effets tangibles.

La portée symbolique et politique

Il reste que l’union des voix arabe et africaine a une valeur symbolique : elle reflète un rapprochement Sud-Sud dans un monde marqué par les fractures géopolitiques. L’initiative de l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice en est un exemple fort : l’Afrique peut devenir un nouvel épicentre de légitimité internationale.

Mais là encore, des questions s’imposent :

  • Si Israël ignore les résolutions du Conseil de sécurité lui-même, prêtera-t-il attention à un communiqué parlementaire ?

  • Comment passer de la parole aux actes ?

  • Ce cycle de déclarations ne révèle-t-il pas surtout l’impuissance structurelle des institutions arabes et africaines ?

Le veto et ses illusions

La demande d’abolir le droit de veto au Conseil de sécurité traduit un profond sentiment d’injustice. Mais elle se heurte à une réalité immuable : le système international reste figé dans l’équilibre issu de 1945.
Pourquoi alors ne pas bâtir des mécanismes alternatifs plus indépendants, au lieu de se limiter à des appels irréalistes à la réforme ?

Conclusion : l’écho du passé

La déclaration conjointe est forte dans ses mots, mais faible dans ses leviers. Elle répète un schéma connu : beaucoup d’indignation, peu de stratégies opérationnelles.
Reste la question cruciale : le Sud global saura-t-il transformer sa solidarité symbolique en une véritable force politique internationale, ou restera-t-elle prisonnière du langage diplomatique ?

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