Le dirigeant du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Driss El Azami El Idrissi, a ravivé la controverse autour de la manière dont le gouvernement aborde les dossiers stratégiques du Maroc, en particulier ceux liés à l’eau et à l’aménagement du territoire. Dans une déclaration incisive, il a accusé le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de présenter au public une version « inexacte », tant sur l’historique de la crise hydrique que sur les coûts réels des projets de dessalement et les subventions publiques.
La crise de l’eau : racines anciennes et récits contradictoires
Selon El Azami, la crise de l’eau n’a pas commencé en 2012 comme l’a affirmé Akhannouch, mais s’est manifestée plus clairement à partir de 2018, avec l’apparition du stress hydrique et la mise en place des tours de distribution. Il rappelle que cette crise avait déjà été anticipée dès 2008 dans le cadre du Plan Maroc Vert, ce qui rend le gouvernement actuel – et particulièrement Akhannouch, ancien ministre de l’Agriculture – pleinement informé de son évolution et de ses enjeux.
Il a également critiqué les déclarations selon lesquelles le Maroc aurait obtenu « les meilleurs prix au monde » pour ses projets de dessalement, estimant qu’elles ne reflètent ni la réalité du marché ni la nature du soutien public engagé.
Une apparition médiatique controversée
Pour El Azami, la récente apparition médiatique du chef du gouvernement n’avait pas pour but de reconnaître les failles ou de proposer des solutions, mais constituait plutôt une tentative de « fuite en avant » après une longue absence du débat public. Akhannouch a choisi de mettre en avant un bilan global de son gouvernement, en évitant d’aborder des questions cruciales telles que « le Maroc à deux vitesses », les inégalités territoriales et sociales, ou encore les retards enregistrés dans certains projets majeurs.
Gouvernements d’hier et d’aujourd’hui : des trajectoires différentes
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Les gouvernements précédents (2011-2021) : ont privilégié la construction de grands barrages (comme celui de Hassan II) et le lancement de projets de dessalement ou de transfert d’eau, tels que la « Route de l’eau » visant à acheminer les excédents hydriques de certains bassins vers Rabat et Casablanca. Ils ont également renforcé les réseaux de distribution dans les zones urbaines et élargi l’accès à l’eau potable en milieu rural.
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Le gouvernement actuel (2021-2025) : a misé sur des solutions techniques, notamment par la programmation de nouvelles stations de dessalement et par l’augmentation de la réutilisation des eaux usées traitées. Mais ces efforts se heurtent à des difficultés de mise en œuvre et à la raréfaction croissante des ressources hydriques, accentuée par le changement climatique et la hausse de la demande estivale.
Questions ouvertes devant l’opinion publique
Ce débat soulève plusieurs interrogations :
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Ces critiques affecteront-elles la confiance des citoyens envers le gouvernement ?
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Quelles seront les répercussions sur la cohésion et l’avenir de la coalition politique actuelle ?
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Le gouvernement fournira-t-il davantage de clarté sur les projets liés à l’eau et au développement ?
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Plus largement, comment passer de solutions partielles à des politiques intégrées garantissant la durabilité de la ressource et l’équité territoriale ?
Conclusion
Les propos de Driss El Azami remettent en avant l’un des défis les plus complexes pour l’avenir du Maroc : la gestion de l’eau. Si les gouvernements successifs ont initié des projets d’envergure, les divergences de récits, le déficit de communication et les retards persistants posent une question fondamentale : le Maroc dispose-t-il aujourd’hui d’une vision unifiée et suffisamment courageuse pour assurer sa sécurité hydrique et garantir un développement équilibré sur l’ensemble de son territoire ?
