jeudi, octobre 2, 2025
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Ouzine, la voix de l’opposition face à la soif de Sebt El Kerdane : un test pour la double responsabilité d’Akhannouch

Dans un contexte politique marquant, Mohamed Ouzine, secrétaire général du Parti du Mouvement Populaire, s’est positionné au premier plan en adressant une question parlementaire au Ministre de l’Intérieur concernant la pénurie récurrente d’eau potable à Sebt El Kerdane et dans les villages avoisinants, dans la province de Taroudant.

Cette démarche, qui pourrait sembler technique, révèle en réalité une crise politique et sociale majeure, mettant le gouvernement à l’épreuve : comment les citoyens peuvent-ils croire aux promesses de développement et de justice territoriale lorsque des régions entières souffrent de pénurie d’eau quotidienne ?

Contexte de la crise : sécheresse persistante et promesses non tenues

Depuis plusieurs années, le bassin de Kerdane fait face à une crise hydrique croissante. Les agriculteurs souffrent d’interruptions prolongées de l’irrigation provenant du barrage d’Oulouz, les contraignant à abandonner de vastes superficies, notamment celles cultivées en agrumes.
Des projets anciens, comme le projet de sauvetage des agrumes lancé en 2009, restent aujourd’hui sans effet concret, tandis que les organisations professionnelles lancent des appels pour des solutions urgentes, telles que la construction d’une station de dessalement ou l’amélioration des systèmes de pompage et de distribution.

La paradoxe est que la pénurie ne touche pas seulement l’irrigation agricole mais l’eau potable, affectant des quartiers comme Benkhiyi et Chrifa, ainsi que les villages environnants, transformant la crise en question de droits et de justice sociale pressante.

La crise sous l’angle des droits et de la société

L’accès à l’eau potable est un droit fondamental, garanti par la constitution et les conventions internationales. À Sebt El Kerdane, la privation de ce droit se traduit par des charges supplémentaires :

  • Les femmes parcourent de longues distances pour aller chercher l’eau,

  • Les enfants voient leur santé et leur éducation affectées,

  • Les familles doivent dépenser davantage pour des alternatives d’eau.

Les dimensions économiques ne sont pas moins critiques :

  • Les activités agricoles et domestiques sont menacées,

  • Le marché de l’emploi local connaît un départ partiel de la main-d’œuvre suite à l’effondrement des surfaces agricoles cultivées.

Akhannouch : président du gouvernement et de la commune d’Agadir

La crise de Sebt El Kerdane est d’autant plus embarrassante politiquement qu’elle se situe sous l’influence directe d’Aziz Akhannouch, à la fois Président du gouvernement et Président du conseil municipal d’Agadir.
Alors que le bureau municipal organise des réunions sur l’aménagement des routes, les espaces verts, les musées et les piscines, les habitants de Kerdane souffrent d’interruptions d’eau prolongées, illustrant le décalage entre projets urbains “luxueux” et la soif des villages et quartiers populaires.

L’eau : un droit constitutionnel, pas un simple service

La question parlementaire met en lumière un point crucial : l’eau n’est pas un service secondaire, c’est un droit fondamental.
Les citoyens se demandent :

  • Où sont passées les promesses officielles concernant la sécurisation des ressources en eau ?

  • Pourquoi des communes entières sont-elles laissées à la soif pendant les vagues de chaleur ?

  • Comment un gouvernement qui prône la “qualité de vie” peut-il justifier son échec sur une nécessité vitale ?

Les impacts sociaux et économiques directs

La pénurie d’eau à Sebt El Kerdane n’est pas seulement un désagrément quotidien, c’est une crise affectant la structure sociale et économique :

  • Agriculture : réduction de l’irrigation, perte de récoltes, menace sur les revenus des agriculteurs.

  • Migration des jeunes : certains jeunes quittent la région à la recherche de meilleures conditions de vie, fragmentant le tissu social rural.

  • Tensions sociales : sentiment d’abandon et de négligence pouvant générer frustration et colère.

  • Économie locale : activité agricole et artisanale réduite, augmentation des dépenses des familles pour l’eau alternative, aggravation de la pauvreté.

Ouzine : une alternative crédible ?

En soulevant cette question, Ouzine affirme être la voix de l’opposition et du citoyen, surtout face à l’absence de réaction effective des autres acteurs politiques.
Mais la question demeure :

  • Une voix parlementaire suffit-elle à gagner la confiance populaire ?

  • Ou les citoyens attendent-ils des solutions concrètes et durables, au-delà des discours et des questions écrites ?

 En fin de compte, la question d’Ouzine dépasse le simple cadre parlementaire et devient une affaire d’opinion publique, révélant les contradictions de l’exécutif et la fragilité des promesses de développement, tout en offrant à l’opposition une opportunité de représenter le citoyen là où les autres échouent à agir.

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