jeudi, octobre 2, 2025
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« Bourses de formation professionnelle entre performance bancaire et chômage chronique : le gouvernement réinvente-t-il la roue ou propose-t-il une véritable réforme ? »

Dans une démarche stratégique, le ministère de l’Insertion économique, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a annoncé le lancement d’un nouveau système de versement des bourses pour les stagiaires en formation professionnelle, en collaboration avec la Poste Bank et le ministère des Finances. Ce dispositif vise à accélérer le paiement des bourses tout en garantissant transparence et sécurité, notamment dans les zones reculées. Un budget de 150 millions de dirhams a été alloué, avec une augmentation du nombre de bénéficiaires, passant de 35 000 à 100 000 stagiaires d’ici fin 2025.

Cependant, des questions légitimes se posent quant à la pertinence de cette initiative, surtout à la lumière d’une expérience bancaire existante et efficace depuis plusieurs années : celle de la CIH Bank. Il y a près d’une décennie, la CIH Bank a lancé des formules innovantes pour les jeunes, telles que Code 30 et Code 18, spécialement conçues pour les étudiants et les jeunes, offrant des comptes gratuits sans dépôt minimum ni frais. Cette initiative n’était pas une simple campagne marketing, mais une démarche concrète pour intégrer toute une génération de jeunes au système bancaire, leur offrant un premier contact direct avec le monde de l’argent et des services numériques.

La banque a ainsi réussi à attirer des milliers d’étudiants et de stagiaires, contribuant à accroître l’inclusion financière des jeunes, comme en témoignent plusieurs rapports nationaux et internationaux. Néanmoins, le ministère a choisi de collaborer avec la Poste Bank, soulevant des interrogations sur l’absence de coordination entre les institutions gouvernementales et le secteur bancaire. Ne serait-il pas préférable de renforcer l’expérience de la CIH Bank plutôt que de réinventer la roue ?

Malgré ces initiatives bancaires, la question la plus urgente demeure : que se passe-t-il après les comptes bancaires et les bourses ? Les données officielles révèlent que des millions de diplômés de la formation professionnelle continuent de rencontrer de grandes difficultés pour s’insérer sur le marché du travail. Même les chiffres évoquant un taux d’insertion de 70 à 80 % trois ans après l’obtention du diplôme ne masquent pas qu’une part significative des jeunes reste au chômage ou occupe des emplois précaires.

Le versement des bourses dans les délais constitue une étape importante, mais elle n’est pas suffisante. Les mesures nécessaires incluent aujourd’hui :

  • L’évaluation des programmes antérieurs, tels que l’expérience de la CIH Bank, au lieu de les ignorer.

  • La coordination entre les acteurs gouvernementaux et bancaires pour assurer la complémentarité des efforts.

  • Le lien entre le soutien financier et l’insertion professionnelle réelle, car un compte bancaire sans perspective professionnelle reste une démarche incomplète.

Le véritable enjeu ne réside pas dans le choix de telle ou telle banque, mais dans la construction d’une politique intégrée faisant de la formation professionnelle un levier réel pour l’emploi et l’inclusion sociale. À défaut de cette harmonisation, les initiatives successives resteront de simples projets dispersés, consommant des ressources sans résoudre le problème fondamental : des millions de jeunes sortant des centres de formation pour se retrouver face au chômage.

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