Le journaliste marocain Mohamed El Bakkali, connu sous le nom de « Handala du Maroc », correspondant de la chaîne Al Jazeera, est arrivé sain et sauf à Paris. Un moment à forte portée symbolique, tant il est devenu une figure évoquée dans les cercles médiatiques et juridiques, au Maroc comme à l’international – non seulement en tant que journaliste aguerri, mais aussi comme acteur d’un plaidoyer croissant devant la Cour pénale internationale (CPI).
Qui est Mohamed El Bakkali ? Et que cache ce surnom ?
Mohamed El Bakkali est titulaire d’un doctorat en sociologie et d’un master en relations internationales. Il a passé des années à couvrir les guerres et les révolutions depuis le cœur des événements. Depuis 2015, il participe aux missions humanitaires de la « Flottille de la Liberté » vers Gaza, et soutient aujourd’hui la « Flottille Handala » dans une mission documentaire et humanitaire claire (Freedom Flotilla).
Mais son arrivée à Paris ne constitue pas simplement une étape professionnelle – elle marque plutôt un nouveau départ dans le domaine de la documentation juridique, en rejoignant une équipe de défense représentant le peuple palestinien devant la Cour pénale internationale.
Pourquoi Paris ? Et qui est l’avocat Abdelmajid Mrari ?
À son arrivée, El Bakkali a été officiellement accueilli par Maître Abdelmajid Mrari, avocat marocain au barreau de Paris, et porte-parole de l’équipe juridique arabo-internationale plaidant devant la CPI contre les crimes de guerre et d’extermination perpétrés à Gaza (Anadolu Agency, Alestiklal).
Mrari est considéré comme la figure de proue juridique dans les affaires palestiniennes. Il a notamment contribué à l’émission de mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre des civils palestiniens – une avancée qu’il a qualifiée de « symbolique et historique » dans la lutte contre l’impunité (Alestiklal).
Que révèle cette rencontre sur la résilience médiatique et la documentation juridique ?
La convergence entre un journaliste qui documente les événements et un avocat qui porte la voix devant la justice internationale dessine les contours d’une mutation complémentaire entre professionnels de l’information et du droit.
Peut-on voir dans le duo El Bakkali–Mrari un signal fort d’une évolution synergique fondée à la fois sur des preuves de terrain et des procédures juridiques solides ?
Qui bénéficie de cet effort ? Et qui porte le fardeau ?
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Le citoyen palestinien, qui espère trouver une voix mondiale crédible, non seulement à travers les médias mais aussi via des démarches juridiques internationales effectives.
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Le système israélien et ses avocats, eux, se retrouvent confrontés à une documentation rigoureuse qui pourrait priver certains responsables de leur immunité devant les juridictions internationales.
En parallèle, El Bakkali, en tant que correspondant de terrain, porte une responsabilité majeure : faire émerger la vérité, donner une lecture structurée des événements, et dépasser le cadre du simple reportage pour contribuer à un plaidoyer juridique organisé.
Ce moment annonce-t-il un projet médiatico-juridique structuré ?
Quand un journaliste devient partie intégrante d’un processus juridique devant la plus haute instance judiciaire au monde, on est au-delà du reportage ou de la chronique de guerre.
Le message est clair :
Les médias ne sont plus de simples témoins passifs ; ils deviennent des acteurs de la justice et de la redevabilité.
Nous assistons ici à un modèle en devenir : documentation rigoureuse, transparence des faits, et pression juridique convergent dans un même objectif : faire triompher la justice.
Analyse finale :
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Mohamed El Bakkali ne représente pas un simple journaliste en mission, mais un maillon stratégique dans un projet global visant à activer les consciences internationales à travers l’image et le témoignage.
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Abdelmajid Mrari incarne l’ossature juridique qui traduit ces récits en dossiers recevables devant la justice internationale.
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Le message global : chaque événement filmé, chaque témoin écouté, peut devenir une pièce maîtresse d’un dossier international capable de reconfigurer les équilibres de pouvoir.
Question ouverte :
Assiste-t-on à une véritable intersection entre journalisme engagé et justice pénale internationale ?
Et ce modèle pourra-t-il inspirer les journalistes et défenseurs marocains à devenir des références en documentation pour la paix ?