samedi, juin 21, 2025
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Le silence assourdissant du gouvernement Akhannouch : La communication officielle en crise ?

Depuis sa nomination en octobre 2021, le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch semble avoir fait du silence une posture politique constante. Alors que les questions brûlantes s’accumulent sur la scène nationale, l’exécutif choisit l’évitement, préférant répéter à l’envi des bilans d’étape et des chiffres déjà largement diffusés, au lieu d’apporter des réponses claires aux préoccupations citoyennes.

La conférence de presse hebdomadaire suivant le Conseil de gouvernement s’est ainsi transformée, au fil des mois, en une tribune de communication unidirectionnelle, vidée de toute interaction réelle avec les médias.

L’exemple le plus récent : un silence sur fond de tensions politiques et cybermenaces

Jeudi dernier, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a refusé de répondre à des questions clés, notamment sur les limogeages des walis de Marrakech-Safi et de Fès-Meknès, dans un contexte de rumeurs persistantes non démenties par le ministère de l’Intérieur. Ce mutisme renforce le flou et alimente les spéculations.

Pire encore, alors que le groupe de hackers autoproclamé “Jabarout” continue de publier des données sensibles (documents administratifs, données de la CNSS, fichiers de la NARSA…), la réaction officielle se fait toujours attendre. À l’heure où les institutions internationales alertent sur les risques croissants de cybersécurité, l’absence de réaction publique interroge :
le Maroc est-il préparé à faire face à la guerre numérique silencieuse qui s’amorce ?

Une absence de position sur des dossiers sensibles : dérive ou stratégie ?

Interrogé sur l’absence d’un véritable souffle en matière de droits humains dans les politiques publiques actuelles, Baitas n’a pas jugé utile de répondre. Ce silence est révélateur d’un malaise profond, à l’heure où plusieurs ONG internationales – telles qu’Amnesty International et Reporters sans frontières – pointent une érosion des libertés publiques au Maroc.

Dans une autre affaire non moins significative, le gouvernement est resté coi après que l’armée israélienne ait ciblé son ambassadeur en Palestine lors d’une visite diplomatique à Jénine. Deux semaines de silence sur un tel acte posent la question du positionnement stratégique du Royaume face à un événement à forte résonance géopolitique.

Contexte national et international : le silence n’est plus une option

À l’heure de la transparence institutionnelle et de la pression des opinions publiques, notamment via les réseaux sociaux, l’opacité choisie par l’exécutif marocain ne peut que renforcer la défiance. La communication de crise et la gestion proactive de l’information sont désormais des piliers de la gouvernance moderne. Refuser d’y souscrire revient à laisser place à l’incertitude, aux rumeurs, voire à la désinformation.

Une révision de la fonction du porte-parole s’impose ?

Le rôle du porte-parole n’est pas celui d’un simple répétiteur de bilans. Il est censé incarner la parole publique, apaiser les tensions, apporter des clarifications, et refléter une capacité d’écoute. Lorsque cette mission est réduite à une série de chiffres, sans aucune interaction critique, le désintérêt du citoyen devient inévitable.

Conclusion : gouverner, c’est aussi répondre

En refusant, semaine après semaine, de répondre aux journalistes, le gouvernement Akhannouch donne l’image d’un exécutif enfermé dans sa bulle. À quelques mois de la fin de son mandat, une interrogation s’impose avec insistance :
le gouvernement gouverne-t-il encore avec et pour les citoyens, ou s’est-il retranché dans une tour d’ivoire silencieuse ?

Des réponses claires ne sont plus un luxe, elles sont un impératif démocratique.

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