Alors que le public marocain attend avec impatience les deux matchs amicaux de l’équipe nationale contre la Tunisie et le Bénin, les déclarations du médecin de la sélection, Christophe Baudot, viennent une nouvelle fois mettre en lumière une problématique récurrente : celle des blessures à répétition au sein des Lions de l’Atlas.
L’absence confirmée de Brahim Diaz, blessé avec le Real Madrid, soulève une série de questions : s’agit-il simplement d’un effet de la fin de saison, marquée par un calendrier chargé ? Ou bien y a-t-il un problème plus profond dans la gestion physique et mentale des joueurs appelés en sélection ?
La situation d’Abdessamad Ezzalzouli, toujours incertaine, vient renforcer le flou autour de la capacité du staff technique à s’adapter rapidement à ces imprévus. L’équipe nationale dépend-elle trop fortement de certains profils, au détriment d’une stratégie de rotation et de préparation d’alternatives fiables ?
Le tableau s’assombrit davantage avec les absences de figures clés comme Nayef Aguerd, Ghanem Saïss, ou encore Noussair Mazraoui. À cela s’ajoute la situation de Chamseddine Talbi, dont le repos a été convenu avec le Club Bruges afin de mieux évaluer sa blessure.
Face à ces nombreux forfaits, l’équipe nationale entame son stage sans stabilité dans la composition, ce qui risque d’entraver le travail de cohésion et les essais tactiques du sélectionneur Walid Regragui avant les prochaines échéances continentales.
Cela transforme-t-il ce rassemblement en un chantier d’urgence médicale, plutôt qu’en une vraie phase de test et de préparation ? Regragui dispose-t-il d’un plan clair pour faire face à ces absences répétées, ou navigue-t-il au gré des imprévus, contraint par le manque de profondeur de banc ?
Par ailleurs, cette situation n’exige-t-elle pas une remise en question plus large de la coordination entre la Fédération Royale Marocaine de Football et les clubs européens ? La sélection marocaine ne devrait-elle pas renforcer sa gestion médicale et physique des joueurs entre les compétitions nationales et internationales ?
À quelques jours du match contre la Tunisie, suivi de celui face au Bénin le 9 juin au Grand Stade de Fès, les Lions de l’Atlas avancent avec prudence. Mais peut-être, dans cette instabilité, se cache une opportunité : celle de révéler de nouveaux talents, et de construire une équipe plus résiliente et mieux équilibrée.
Ce double test sera donc révélateur : pour le staff, confronté à la gestion de crise, et pour le public, qui évaluera la capacité de l’équipe à s’adapter sous pression.
