Le Parti de la Justice et du Développement (PJD), formation islamiste marocaine, a lancé une attaque virulente contre l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), connue sous le nom de « parti de la Rose », en raison de son retrait de la motion de censure contre le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch. Le PJD est allé jusqu’à accuser l’USFP de jouer des rôles qualifiés de « pitoyables », bien que certains observateurs de la scène politique marocaine aient douté que les partis de l’opposition soient parvenus à un accord concernant cette initiative, née morte en raison des différends profonds entre eux.
Le PJD a qualifié les raisons avancées par le « parti de la Rose » pour expliquer son retrait de la coordination autour de la motion de « ridicules » et « faibles », accusant l’USFP d’avoir joué « un rôle suspect » dans le blocage de la formation du gouvernement après les élections de 2016.
Les accusations du PJD laissent entendre qu’il reste sous le choc de sa défaite électorale en 2021, qui l’a évincé du pouvoir par la petite porte.
Des observateurs estiment que la tentative des partis d’opposition de présenter cette motion n’est qu’une manœuvre visant à marquer des points politiques, alors que plusieurs rapports s’accordent à dire que le gouvernement Akhannouch est parvenu à résoudre de nombreuses crises héritées des deux précédents gouvernements islamistes.
Dans un communiqué, le « parti de la Rose » a expliqué qu’il n’avait « perçu aucune volonté d’avancer pour activer la motion », critiquant « l’insistance à noyer l’initiative dans des considérations formelles », selon des sites d’information locaux.
Le parti a affirmé que l’objectif était d’ouvrir un débat politique calme et responsable devant les Marocains, autour des défis actuels et de l’importance des réformes politiques, économiques et sociales nécessaires.
L’USFP a accusé certains partis d’opposition de chercher à « détourner » l’initiative et de divulguer des informations aux médias dans le but de la perturber.
Les partis qui avaient envisagé de déposer la motion comprenaient l’USFP (gauche, 34 sièges), le Mouvement Populaire (centre, 28 sièges), le Parti du Progrès et du Socialisme (gauche, 22 sièges) et le PJD (conservateur, 13 sièges).
Ces accusations réciproques révèlent les divergences de vues entre ces partis et l’escalade des tensions entre eux, alors qu’ils cherchent à jouer diverses cartes politiques pour renforcer leur capital électoral.
Le professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques, Rachid Lazrak, a déclaré que cette initiative représente « une carte politique pour les partis d’opposition, notamment face à la majorité qui détient 270 sièges à la Chambre des représentants contre 125 pour l’opposition », selon l’agence Anadolu.
De son côté, le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohamed Benabdallah, a affirmé que les composantes de l’opposition « se sont engagées dans des calculs secondaires liés à qui pourrait tirer un bénéfice politique ou apparaître comme le leader de l’initiative ».
Ce n’est pas la première fois que le PJD accuse ses adversaires politiques, ce qui reflète son embarras et sa confusion, à un moment où il fait face à des crises de financement et d’organisation, tandis que les faits indiquent que le parti anticipe une possible défaite lors des élections prévues en 2026, en multipliant les polémiques.
Ses détracteurs estiment que la tendance du secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, à proférer des accusations généralisées contre ses opposants affaiblit le PJD et réduit ses chances de revenir sur la scène politique, notamment après l’incapacité de sa direction à trouver des solutions au recul de sa base populaire.