Une participation remarquée en Turquie redessine la carte de la représentativité sahraouie sur la scène internationale
Dans un événement qui n’est pas passé inaperçu, le mouvement Sahraouis pour la Paix (MSP) a fait une apparition remarquée au Sommet de la Femme de l’Internationale Socialiste, organisé en Turquie. Menée par Maimouna Dlimi, présidente de l’Union des femmes du mouvement, la délégation comprenait également les militantes Fatima Daoud, Mekhtara El Aribi et Saâdani Mohamed Aba.
Un message clair a été porté : le Sahara n’est pas la propriété exclusive du Polisario, et la voix libre des femmes sahraouies doit être entendue.
D’une simple participation à un signal diplomatique : quel sens pour cette présence politique alternative ?
L’implication du MSP dans ce sommet, après avoir obtenu en janvier 2025 le statut d’observateur auprès de l’Internationale Socialiste, marque un tournant symbolique. Ce n’est pas un événement isolé, mais plutôt un indicateur stratégique d’un changement potentiel dans la légitimité représentative de la cause sahraouie.
Pendant des décennies, le Polisario s’est présenté comme l’unique voix des Sahraouis. Aujourd’hui, cette exclusivité est contestée. Ce qui soulève des questions fondamentales :
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La communauté internationale commence-t-elle à remettre en question la légitimité monopolisée du Polisario ?
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Les voix sahraouies alternatives seront-elles, enfin, prises en compte dans les forums mondiaux ?
Pour une diversité sahraouie politique : une menace ou une opportunité ?
Les propos de Maimouna Dlimi en faveur du pluralisme politique ne sont pas anodins. Ils traduisent un changement profond dans la culture politique des Sahraouis, notamment chez les jeunes et les femmes.
C’est un plaidoyer pour la fin d’un monopole politique, et le début d’une ère de choix et de débat. Dès lors, d’autres interrogations apparaissent :
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Pourquoi le Polisario redoute-t-il autant les voix divergentes ?
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N’est-il pas temps que les Sahraouis des camps de Tindouf puissent, librement, choisir leurs représentants ?
Lecture stratégique : quand la diplomatie marocaine mise sur la patience et l’inclusivité
Du point de vue du Maroc, cette évolution représente une victoire douce et structurante. L’émergence de mouvements sahraouis favorables au dialogue et à une solution réaliste affaiblit le narratif algérien et du Polisario.
Le soutien du MSP à une sortie pacifique et à l’autonomie coïncide avec la proposition marocaine de règlement politique sous souveraineté nationale. Cela conforte Rabat dans sa stratégie : miser sur l’ouverture, sans agressivité.
Et la communauté internationale, que fait-elle ?
L’Internationale Socialiste a tendu l’oreille à un autre discours sahraoui. Mais l’ONU est-elle prête à suivre ?
Le moment est venu de poser une question centrale :
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Le droit à la pluralité sahraouie sera-t-il reconnu ?
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Ou bien le silence continuera-t-il de peser sur des milliers de Sahraouis enfermés dans un schéma politique figé depuis un demi-siècle ?
Conclusion réflexive :
La mort du Polisario n’est peut-être pas brutale, mais elle semble inévitablement politique et lente.
En parallèle, un autre souffle anime les Sahraouis : celui du dialogue, de la paix et de la liberté de choix.
Dans un monde en quête de solutions réalistes, la voix du MSP pourrait bien devenir la nouvelle boussole sahraouie.