vendredi, juin 6, 2025
AccueilActualitésLa corruption et l'absence de la personne qu’il faut à la place...

La corruption et l’absence de la personne qu’il faut à la place qu’il faut

Entre l’exil de l’espoir et le silence des élites : Le Maroc a-t-il perdu sa voix morale ?

Le Dr Abdessalam Fazzazi a publié une longue réflexion sur sa page Facebook, loin des habituels billets numériques. Il s’agit d’un manifeste introspectif, acéré, sincère, imprégné d’une inquiétude patriotique profonde.

Ce n’est ni un appel révolutionnaire à renverser le régime, ni un hymne romantique à la patrie. C’est une plaidoirie intellectuelle qui creuse dans les plaies ouvertes :

Pourquoi les jeunes fuient-ils le Maroc comme on fuit une prison ? Pourquoi les compétences sont-elles marginalisées ? Pourquoi la corruption devient-elle un mode de vie ? Et où est l’État dans tout cela ?

Une nation vendue à crédit

Pour le Dr Fazzazi, le Maroc n’est pas seulement un territoire, mais une maison avec des droits de propriété que nul ne peut nous arracher. Pourtant, constate-t-il, cette maison est peu à peu bradée à ceux qui n’ont ni amour pour son histoire ni respect pour ses valeurs.

La corruption, selon lui, n’est plus une simple anomalie : elle est devenue un système, alimenté par l’absence de mérite, la culture de l’impunité et le mépris des compétences.

Écrire dans l’ombre du désespoir : S’indigner, est-ce un manque de décence ?

Fazzazi pose une question dérangeante :

La critique morale est-elle perçue aujourd’hui comme un manque de patriotisme, voire comme une ingratitude ?

Le paradoxe est cruel : dans un pays où la souffrance est criminalisée, le silence est récompensé.

Qui porte la responsabilité de cet effondrement éthique ?

Le Dr Fazzazi ne désigne pas des ennemis extérieurs, mais une élite politique et administrative corrompue, qui a transformé la démocratie en une farce cynique. Résultat :

  • Les familles se détournent de la politique.
  • Les jeunes tombent dans la criminalité.
  • L’exil intérieur devient une norme sociale.

Et cette question terrible surgit :

Qui a rendu la mer plus accueillante que la terre natale ? Qui pousse les Marocains à préférer la mort au large à la vie dans leur propre pays ?

Tourisme sexuel : de l’omerta à la complicité ?

Fazzazi aborde un sujet tabou avec courage : la réputation croissante du Maroc comme plaque tournante du tourisme sexuel. Ce n’est plus un secret honteux, mais une réalité connue de tous.

Il dénonce l’inaction de l’État face à cette déchéance morale orchestrée et normalisée, comme si les institutions avaient capitulé.

L’université en crise : quand l’éducation devient une marchandise

La corruption universitaire est, selon Fazzazi, l’un des pires symptômes du mal national. Quand les facultés deviennent des marchés de pistons et de clientélisme, c’est l’intelligence nationale qu’on assassine.

Quel remède ? Faut-il craindre la crise cardiaque sociale ?

Pour le Dr Fazzazi, les causes profondes sont :

  • la perte de conscience,
  • l’injustice sociale,
  • l’absence de justice équitable,
  • la confiscation du mérite.

Il appelle à une refonte complète :

  • autocritique nationale,
  • indépendance réelle de la justice,
  • libération des médias,
  • primauté de l’humain sur les logiques autoritaires.

Et il conclut par cette interrogation glaçante :

Vivons-nous vraiment au XXIe siècle, ou portons-nous seulement ses habits pendant que nos valeurs restent figées au Moyen Âge ?

Conclusion : Le Maroc s’effondre-t-il dans le silence des institutions ?

Le plus alarmant dans cette publication n’est pas ce qui est dit, mais ce qui est insinué :

La corruption n’est plus une pathologie ; elle est devenue l’infrastructure du système. Elle se protège par les postes, s’alimente de l’impunité, se propage dans l’ombre du silence politique et médiatique.

Le cri du Dr Fazzazi n’est pas un appel à la destruction, mais une supplique pour reconstruire. Reste à savoir :

Le Maroc peut-il encore être sauvé avant d’être submergé par les vagues de l’exil et de l’indifférence ? Ou bien les Marocains ont-ils définitivement perdu foi en une réforme venue de l’intérieur ?

Articles connexes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -spot_imgspot_imgspot_imgspot_img

Les plus lus

Recent Comments