Quand Londres qualifie le Maroc de « partenaire fiable » : que signifie cela dans l’ère post-Brexit ?
Dans les coulisses du quartier financier de Londres, loin des discours convenus, une dynamique discrète mais puissante semble émerger entre Rabat et Londres. En qualifiant le Maroc de « partenaire fiable », Ben Coleman, l’envoyé commercial du Premier ministre britannique, n’a pas lancé une formule de courtoisie, mais bien signalé un tournant stratégique majeur.
Mais pourquoi le Maroc ? Et pourquoi maintenant ?
Au-delà des compliments : un nouvel axe stratégique est-il en gestation ?
Dans un monde en recomposition, le Royaume-Uni cherche un nouvel équilibre après le Brexit. Dans ce cadre, le Maroc émerge comme un partenaire stratégique de choix.
Le Royaume pourrait-il devenir une base d’ancrage britannique en Afrique ? Assiste-t-on à la naissance d’une nouvelle forme de partenariat Nord-Sud, fondé sur la confiance plutôt que la dépendance ?
Huit siècles de relations… mais quelle rupture avec le passé ?
La référence à l’accord commercial de 1721 semble rappeler que les liens entre les deux royaumes sont anciens. Mais cette mémoire historique suffit-elle à garantir un partenariat équitable ? Le Maroc est-il un acteur influent dans la définition de cette relation, ou simplement un exécutant « fiable » ?
Que cherche réellement le Royaume-Uni ?
Au-delà du langage diplomatique, les objectifs britanniques semblent clairs :
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Tirer profit de la position stratégique du Maroc vers l’Afrique ;
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Participer à de grands projets d’infrastructures ;
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Ouvrir de nouveaux marchés pour ses investisseurs ;
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Contenir l’influence grandissante de la Chine, de la Turquie et d’autres puissances.
Mais face à cela, le Maroc a-t-il une vision claire et souveraine de son rôle dans ce partenariat ?
La confiance ne suffit pas : sommes-nous préparés ?
L’événement « Journées des marchés de capitaux marocains » révèle l’ambition du Maroc de s’inscrire dans la finance mondiale. Cependant :
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Le cadre réglementaire est-il adapté à ces ambitions ?
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Les institutions marocaines sont-elles prêtes à absorber un afflux d’investissements ?
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Le capital humain suit-il le rythme de l’ouverture internationale ?
L’Afrique comme enjeu : le Maroc, porte d’entrée ou centre de décision ?
Quand Coleman déclare que « le Maroc est une porte magnifique vers l’Afrique », il pose la vraie question :
Qui détient réellement les clés du continent ?
Le Maroc possède les réseaux et la stabilité, mais est-ce suffisant pour qu’il devienne un centre stratégique de décisions, et non un simple corridor logistique ?
Conclusion : vers un partenariat de souveraineté partagée ?
Qualifier le Maroc de « partenaire fiable » est une reconnaissance, mais aussi une invitation à redéfinir les règles du jeu.
L’avenir de cette relation dépendra de la capacité du Maroc à passer du statut de terrain d’investissement à celui d’acteur souverain qui fixe les règles du partenariat.
Le Maroc est-il prêt à aller au-delà de la confiance pour exiger la réciprocité stratégique ?
